École Saint-Ferdinand • 565, Chaussée de Louvain • 1380 Lasne
Le projet d’établissement de Saint-Ferdinand s’organise autour de six piliers :
- Développement du potentiel de chaque élève
- Apprentissage des langues (néerlandais et anglais)
- Implication d’acteurs extérieurs
- Bienveillance et ouverture à la différence
- Ouverture à la nature et au monde
- Autonomie et différenciation par le multi-âge
Ces 6 piliers répondent à un critère majeur : le bien des enfants confiés à l’école Saint-Ferdinand. Ces piliers sont appelés à évoluer, au gré des enseignements tirés et des retours d’expérience.
- Développement du potentiel de chaque enfant
- Développer le sens conscient de chaque apprentissage
Chaque élève est invité à participer activement, à faire de son mieux, tout en étant conscient que son « mieux » ne sera jamais le même suivant le contexte et selon son propre état (un des quatre accords Toltèques).
Chaque enseignant veille au sens donné à ses enseignements. Tout ce qui s’apprend a un sens, transmis aux élèves au fil d’un cheminement progressif vers l’abstraction. Une attention particulière est donc portée :
• à l’éveil conscient de toutes les perceptions sensorielles des enfants, car les connaissances viennent des sens. C’est pourquoi la manipulation est une phase importante des apprentissages, et pas seulement pour les mathématiques ;
• au développement de l’évocation à travers la gestion mentale : la réussite scolaire est davantage le fait d’habitudes – les gestes mentaux – que d’aptitudes ;
• à l’analyse méthodique.
L’accès au sens conscient passe par la verbalisation : c’est le langage qui est la clé de l’accès au sens. Dire ce que je fais, ce que j’écris, exprimer ce que je comprends, analyser à voix haute permet d’évoquer, de comprendre, de mémoriser à long terme.
- Ordre et beauté
L’ordre aide à structurer la pensée de l’enfant : l’ordre extérieur, dans la classe, les couloirs, la cour, fait en effet écho à l’ordre que l’enfant a naturellement à l’intérieur de lui, mais qu’il ne sait pas encore exprimer.
Les temps de rangement et de mise en place sont ritualisés.
La confiance en soi, fruit en partie de la stabilité et de la sécurité, si importante pour la croissance d’un enfant, conduit à l’amour du travail bien fait. Ainsi, la régularité des activités, leur répétition et leur fréquence sont des points importants de la pédagogie de l’enseignement à Saint-Ferdinand.
La rigueur personnelle relative à l’ordre est attendue non seulement des enseignants et des élèves, mais aussi des parents (arrivée à l’heure…) et de tous les acteurs impliqués dans l’école.
La beauté, que l’on retrouve dans le soin accordé par les enseignants à la qualité des supports, au choix du matériel, a pour objectif de rendre les activités attrayantes : le but est de donner envie aux élèves d’aller travailler de manière autonome sur une activité qu’ils ont librement choisie et qui les attire.
- Statut de l’erreur et évaluations
L’erreur est perçue d’abord comme un facteur de progrès. Les évaluations sont adaptées aux capacités de chaque élève : au sein d’une même classe, il est normal que les élèves effectuent parfois des évaluations différentes en niveau de difficulté, en volume de travail ou en intensité. Les formules lapidaires du type « insuffisant ! », « travail lamentable ! », sont bannies.
Les notes comme les appréciations contribuent à l’encouragement.
Une note est une appréciation quantitative portée sur un travail donné, pas sur la personne de l’élève. Les appréciations ne sont jamais cinglantes ou définitives, elles visent à donner la volonté pour le pas suivant.
- L’encouragement
Les encouragements des adultes de l’école sont le carburant indispensable pour alimenter le moteur de la confiance en soi. Il s’agit en toute occasion de donner le goût, l’envie, la volonté pour le pas suivant. Les observations sur les travaux écrits, sur les devoirs, les paroles visent à donner le courage de progresser, de résoudre les difficultés et surmonter les épreuves. Le parti pris de l’encouragement détermine le statut de l’erreur qui est une composante importante de l’apprentissage. L’encouragement vise à tracer des perspectives de progrès à réaliser de défis à relever à répondre au « je n’y arriverai jamais » par des « pas encore », « pour le moment », « bientôt ».
2) Apprentissage des langues (Néerlandais et anglais)
L’apprentissage des langues se fait avec des natifs par le chant, les livres, les jeux, tout exercice permettant de transmettre le goût et la maîtrise de la langue, mais aussi des éléments de la culture de la langue concernée. Nous sommes convaincus qu’une deuxième langue est un cadeau à faire à l’enfant dès son plus jeune âge et que cela participe au développement de sa personnalité, à la richesse de sa pensée à son ouverture d’esprit.
3) Implication d’acteurs extérieurs
L’école Saint-Ferdinand se veut impliquée dans son environnement proche :
– Partenariat avec l’Essentiel : inviter les enfants à avoir un regard sain sur la différence au travers de différents partenariats (voir supra).
– Contributions aux manifestations des communes de Lasne et La Hulpe : participation au Conseil des enfants de Lasne pour les élèves de 6ème primaire, participation à la cérémonie de l’Armistice du 11 novembre au village de Gaillemarde.
Saint-Ferdinand se veut également ouverte à l’implication d’acteurs extérieurs comme :
- Des cours donnés par des anglophones (anglais, sport, arts…)
- Des cours de théâtre, de philosophie
- Des cours de musique, de peinture, de danse, de chant…
- Des cours sur la nature
- Une aide à la réfection des salles de classes
Toute proposition d’implication est regardée avec reconnaissance.
4) Bienveillance et ouverture à la différence
La bienveillance est la qualité de regard que chaque adulte est amené à poser chaque jour sur chaque enfant. Veiller au bien de chaque enfant, c’est d’abord être convaincu que chaque enfant est vraiment unique, doué de talents qui lui sont propres, et qu’il ne peut jamais, en qualité de personne, être réduit à ses actes, son comportement ou ses résultats scolaires.
Cette bienveillance s’exprime d’abord dans la délicatesse avec laquelle les adultes, entre eux, parlent des enfants, de leur famille et s’interdisent les moqueries et tous les propos qui manquent à la discrétion ou la confidentialité des informations.
La bienveillance s’exprime ensuite dans la disponibilité de chaque adulte auprès de chacun des enfants pour l’écouter en vérité et le prendre au sérieux.
La bienveillance se traduit enfin dans le degré d’exigence vis-à-vis de l’enfant : celui-ci tire sa fierté des progrès accomplis et la croissance de sa confiance en lui développe son amour du travail bien fait. Pour cela, la bienveillance prend patience.
L’ouverture à la différence est la capacité d’aller à la rencontre de personnes différentes physiquement, intellectuellement ou culturellement avec un regard sain : la différence fait partie de la normalité. Au sein de l’école, les enfants sont tous uniques et différents. Les liens très proches que Saint-Ferdinand et l’Essentiel (centre d’hébergement et d’accueil d’adultes porteur de handicap, situé à côté de Saint-Ferdinand) ont tissés, concourent à faire saisir avec aisance cette ouverture à la différence.
Parmi les liens avec l’Essentiel, nous pouvons citer :
- M. Philippe, qui vient tous les jours à Saint-Ferdinand aider à la surveillance des repas et récréation
- Les garderies du soir, qui se font parfois à l’Essentiel (les jours de beau temps)
- Les cours de poterie à L’Essentiel
- La Saint Nicolas organisée ensemble
- Le marché de Noël organisé ensemble
- La présentation de 5 résidents à la rentrée, pour parler du regard sur le handicap
- La promenade contée par les résidents pour nos élèves
5) Ouverture à la nature et au monde
- L’école du dehors
Saint-Ferdinand a la chance d’être situé à quelques centaines de mètres de la Forêt de Soignes. L’école du dehors a lieu une fois par semaine. L’objectif n’est pas seulement de respirer le grand air, de jouer et d’observer les arbres, les champignons ou les oiseaux. Il s’agit d’une véritable démarche du développement global de l’enfant. Pratiquer l’école du dehors c’est :
- Intégrer l’environnement proche de l’école pour motiver et ancrer les apprentissages
- Comprendre et Apprendre avec la tête et le corps en mouvement
- Permettre aux enfants de construire une relation profonde avec la nature
- Vivre des moments de groupe intenses, hors de l’espace-classe.
- Les animaux et le potager
Les enfants sont amenés à observer, être en contact et prendre de soin des animaux : d’abord les poules près de la cour de récréation. Ensuite les chèvres et les lapins de l’Essentiel, lors des garderies.
Ils sont aussi amenés à prendre soin des plantes : chaque enfant apporte une plante verte en début d’année, et s’en occupe toute l’année. D’autre part, les enfants sont invités à travailler dans le potager de l’Essentiel.
- L’ouverture au monde
Les enfants sont invités à participer à la création du monde dans lequel ils évoluent :
- Par l’art, sous toutes ses formes (musique, peinture, danse…)
- Par les gestes éco-responsables (collations saines (fruit ou légume) et sans déchet, gourde d’eau, éteindre les lumières, fermer les portes…)
- Par l’utilisation de l’informatique comme un outil de création (écrire une histoire, concevoir une affiche, un exposé…).
- Autonomie et différenciation par le multi-âge
Les niveaux des élèves dans les classes sont toujours hétérogènes et la différenciation est nécessaire car les enfants apprennent et comprennent à des rythmes différents. Les 7 postulats de Burns (1971) l’expriment très bien :
Il n’y a pas 2 apprenants …
- … qui progressent à la même vitesse
- … qui soient prêts à apprendre en même temps
- … qui utilisent les mêmes techniques d’étude
- … qui résolvent les problèmes exactement de la même manière
- … qui possèdent le même répertoire de comportements
- … qui possèdent le même profil d’intérêt
- … qui soient motivés pour atteindre les mêmes buts.
La différenciation pédagogique :
- Ce n’est pas une finalité mais un moyen
- Ce n’est pas une pédagogie de plus mais elle s’impose à toutes les pédagogies
- Ce n’est pas une doctrine car elle ne fournit pas de solution toute faite
- Ce n’est pas respecter les rythmes ou les styles d’apprentissage à chaque instant mais plutôt d’en tenir compte et de le faire dès que c’est possible
- Ce n’est pas un enseignement individuel et programmé
L’article 15 du Décret Mission dispose que « Chaque établissement permet à chaque élève de progresser à son rythme, en pratiquant l’évaluation formative et la pédagogie différenciée » et définit la différenciation comme « une démarche d’enseignement qui consiste à varier les méthodes pour tenir compte de l’hétérogénéité des classes ainsi que de la diversité des modes et des besoins d’apprentissages des élèves ».
À Saint-Ferdinand, nous sommes convaincus de la richesse du multi-âge, non seulement comme réponse à la différenciation mais aussi :
- Pour la motivation à progresser : les plus jeunes absorbent le comportement de leurs ainés, voient le matériel qu’ils manipulent, les travaux qu’ils réalisent et cela leur donne envie d’avancer.
- Pour l’estime de soi : pour les aînés, le fait d’expliquer aux plus jeunes favorise l’estime de soi
- Pour l’ancrage des connaissances : le fait de transmettre ce que l’on sait permet de le savoir de manière encore plus profonde.
- Pour l’autonomie : les élèves apprennent à utiliser une planification de leur travail
- Pour le climat de la classe : entraide, coopération, sens des responsabilités sont des qualités qui se développent de manière exponentielle dans les classes où différents âges sont rassemblés.
Le choix du multi-âge est donc un choix conscient, issu de l’expériences des grands pédagogues et de celle de l’école Saint-Ferdinand qui, depuis sa création en 1862, a toujours travaillé avec plusieurs cycles au sein d’une même classe.